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de François Ozon
Trois questions à Nadia Tereszkiewicz, actrice dans ‘’Mon Crime ‘’ de François Ozon et César du meilleur espoir féminin 2023.
Après Les Amandiers, c’est la deuxième fois que vous interprétez une actrice débutante. Est-ce jubilatoire d’interpréter un tel rôle ?
Nadia Tereszkiewicz : Oui parce qu’il y a quelque chose de très fort de jouer une actrice dans différentes époques. C’est différent de jouer une actrice dans les années 30 et une actrice dans les années 80 ou aujourd’hui même si les aspirations peuvent être les mêmes. Dans les années 30, le contexte pour les femmes est très différent. Elles n’ont ni carnet de chèque ni droit de vote, par exemple. Mon personnage, dans Mon Crime, rêve à Daniele Darrieux. Mes rêves sont différents mais j’ai la même soif de jouer que Madeleine.
Vous comprenez qu’elle soit prête à tout pour réussir ?
Nadia Tereszkiewicz : Je ne crois pas qu’elle soit prête à tout ! Disons plutôt presque à tout parce qu’elle a un sacré caractère. Moi, je ne suis pas prête à tout, ça c’est sûr ! En fait ce qui m’a stupéfait c’est de constater à quel point, dans ces années-là, les femmes avaient intériorisé le fait de devoir s’offrir pour avoir de l’aide. Ce n’est pas que mon personnage est prêt à tout mais pour elle c’est normal. Ensuite, François Ozon tord le cou à la situation ! Madeleine veut échapper à sa condition rêve d’une émancipation et d’être entendue.
Son amie pauline qui est avocate, Madeleine est comédienne. Ces deux femmes sont du côté de la parole. Est-ce que cela leur donne un pouvoir ?
Nadia Tereszkiewicz : Il y a une prise de pouvoir pendant le film. Elles réalisent toutes les deux qu’elles peuvent faire bouger le statut des femmes, avoir une conscience politique et que cela peut avoir un impact énorme dans cette société patriarcale. Par instinct de survie elles saisissent une opportunité que leur offre la vie !
Propos recueillis à Paris par Garance Hayat
de Jean-Paul Salomé
Trois questions à Jean-Paul Salomé, réalisateur de La Syndicaliste (d’après le livre de Caroline Michel-Aguirre)
Après La Daronne j’ai été surprise que vous réalisiez un film aussi sérieux !
Jean-Paul Salomé : Ah bon ?! En fait, je m’adapte aux sujets que je traite. Je suis tombé sous le choc de ce livre et de ce sujet sur lequel j’ai eu très vite envie de travailler. Je voulais transmettre aux spectateurs, l’émotion, la révolte et la sidération que j’ai eu en lisant le livre de Caroline Michel-Aguirre, journaliste à l’Obs, qui est une enquête sur l’affaire de Maureen Kearney.
Une histoire de femme au milieu d’hommes, le pot de terre contre le pot de fer ! Auriez-vous fait ce film sans Isabelle Huppert ?
Jean-Paul Salomé : Je ne sais pas car cette question ne s’est jamais posée (rires) ! Isabelle a été impliquée dans le projet dès le début, avant même qu’il y ait un scénario. Comme moi, elle avait lu le livre et on était d’accord pour faire le film ensemble. C’est effectivement l’histoire d’une femme seule contre tous, contre beaucoup d’hommes car elle évolue dans le milieu du nucléaire qui est à majorité masculine. Cette histoire date d’il y a dix ans à l’époque où Anne Lauvergeon quittait Areva et laissait les rennes à son successeur Luc Oursel. Toute cette affaire a commencé avec Maureen Kearney, la syndicaliste d’Areva à la tête à l’époque de 50.000 employés !
Vous en avez carrément fait un polar !
Jean-Paul Salomé : Oui car le livre très documenté et haletant contenait cette dimension ! Caroline avait écrit son enquête comme une enquête d’investigation, à l’américaine !
Propos recueillis par Garance Hayat
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